Discours

Vos Excellences, chefs d'État et de gouvernement,
Excellents Ministres des Affaires Étrangères,
Distinguées délégations,

C'est un privilège, en tant que Hondurienne et en tant que Secrétaire-Générale de l'Association des États de la Caraïbe (AEC), de m'adresser à vous lors de ce sommet historique.

J'exprime une reconnaissance particulière à Son Excellence la Présidente Xiomara Castro, pour son leadership ferme et engagé à la tête de la CELAC, guidant ce processus avec hauteur politique et sensibilité régionale. J'adresse également mes remerciements au Ministre des Affaires Étrangères Enrique Reina, pour son travail diplomatique visant à renforcer l'intégration. Sans aucun doute, le rôle du Honduras a été essentiel pour maintenir, avec conviction, l'esprit qui nous réunit aujourd'hui : la paix, le dialogue et l'unité latino-américaine et caribéenne.

En ces temps d'incertitude, agir en communauté n'est pas seulement souhaitable, c'est indispensable. Il est urgent de répondre avec dignité et détermination aux défis, sans céder aux provocations qui cherchent à décourager ou à diviser.

La CELAC est l'expression vivante de la volonté commune de nos nations de disposer d'un espace propre qui projette notre identité et articule des réponses communes fondées sur la confiance politique et le multilatéralisme.

Depuis l'AEC, nous proposons respectueusement trois actions stratégiques pour renforcer notre unité :

Premièrement, promouvoir une vision politique commune qui reconnaisse la Grande Caraïbe comme un espace géostratégique vital pour la souveraineté régionale et l'intégration Sud-Sud. La Caraïbe est un pont entre l'Amérique latine, l'Afrique et l'Asie. Sa centralité doit se refléter dans l'agenda commun.

Deuxièmement, consolider un front politique commun dans les forums multilatéraux, afin de positionner une Amérique latine et une Caraïbe fortes et coordonnées dans des espaces tels que la COP, l'OMC et le G77+Chine. C'est plus qu'une tactique, c'est une affirmation de leadership depuis le Sud.

Troisièmement, mettre en place une initiative régionale de justice migratoire. La migration ne peut plus être abordée sous l'angle de la criminalisation. Nous avons besoin d'une proposition politique de la région qui place les droits de l'homme et la coresponsabilité au centre.

Excellences,

Dans cet esprit d'unité régionale, permettez-moi de vous inviter au Xe Sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Association des États de la Caraïbe (AEC), le 30 mai prochain en Colombie. Ce sommet sera une occasion essentielle d'approfondir le dialogue politique et de projeter, à partir de nos diversités, une région unie et proactive.

L'intégration doit être notre boussole, et nous unir comme des frères et sœurs un acte politique en faveur de nos peuples. Notre détermination commune et l'aspiration au bien-être collectif nous appellent à agir avec vision et décision pour faire face aux grands défis et aux dettes historiques que nous traînons en tant que région. Il est temps d'influencer la scène mondiale avec notre propre perspective, depuis le Sud, avec souveraineté, justice et coopération. Nous sommes au bon endroit : une région riche en potentiel, en histoire, en paix et, surtout, en espoir.

Je vous remercie vivement.